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Industrie 5.0 : les 3 choses à savoir


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Que cela vous plaise ou non, vous feriez bien de vous préparer à l'arrivée de l'industrie 5.0. Ce concept se rapporte aux personnes qui coopèrent et interagissent avec des robots et des machines intelligentes. Si en lisant cette définition des images de Will Smith à la lutte contre de méchants robots dans le film « I, Robot » vous sont venues à l'esprit, voici ce que vous devez savoir sur l'industrie 5.0.

Que vous soyez prêts ou non, l'industrie 5.0 est déjà là. Alors que de nombreux industriels cherchent encore des moyens d'interconnecter de nouvelles technologies pour améliorer leur efficacité et leur productivité - concept principal de l'industrie 4.0 - la prochaine phase d'industrialisation est déjà en cours.

Mais l'industrie 5.0 n'a rien à voir avec Nigel Tufnel, du groupe Spinal Tap, qui explique que son ampli de guitare est plus puissant que les modèles standard parce que « celui-ci va jusqu'à 11 ». L'industrie 5.0 ne consiste pas simplement à faire monter d'un cran l'industrialisation. Il s'agit plutôt de la prochaine étape dans l'évolution de la fabrication.

Pour avoir une vue d'ensemble de l'industrie 5.0 et de ses implications, il faut d'abord comprendre sa définition.

Qu'est-ce que l'industrie 5.0 ?

Le terme industrie 5.0 se rapporte à la coopération et aux interactions entre humains, robots et machines intelligentes. Il s'agit de robots qui aident les humains à travailler mieux et plus vite en tirant parti de technologies avancées comme l'Internet des objets (IoT) et les Big data. L'industrie 5.0 ajoute une touche humaine personnelle aux piliers de l'automatisation et de l'efficacité de l'industrie 4.0.

Dans les environnements industriels, les robots ont toujours effectué des tâches dangereuses, monotones ou exigeantes physiquement, comme la soudure et la peinture dans les usines automobiles ou le chargement et le déchargement de matériel lourd dans les entrepôts. Les machines utilisées par les professionnels devenant de plus en plus intelligentes et connectées, l'industrie 5.0 vise à fusionner leurs capacités cognitives de calcul avec l'intelligence et l'ingéniosité humaine en favorisant les collaborations.

L'entreprise danoise Universal Robots revendique être la première à fabriquer des robots industriels qui travaillent efficacement, en toute sécurité, aux côtés des humains. Alors que les robots industriels fonctionnent généralement séparément des ouvriers et derrière des grilles de sécurité, les robots de cette entreprise ont été déployés pour la première fois aux côtés de travailleurs humains en 2008 chez Linatex, un fournisseur de plastiques techniques et de caoutchouc pour des applications industrielles. (1)

La création de binômes entre humains et machines ouvre la porte à d'innombrables possibilités dans le domaine de la fabrication. De plus, les cas d'utilisation de l'industrie 5.0 étant encore relativement peu nombreux, les industriels devraient activement élaborer des stratégies d'intégration entre travailleurs humains et machines afin de profiter au maximum des avantages uniques des évolutions à venir.

3 faits incontournables sur l'industrie 5.0

Pour se préparer à l'industrie 5.0 et ses impacts, il faut comprendre trois éléments clés.

#1 L'industrie 5.0 vise à soutenir — et non à remplacer — l'homme.

Ne prenez pas l'essor de la robotique comme une occasion de supprimer des effectifs et de remplacer les travailleurs qui effectuent des tâches répétitives sur les chaînes de montage. Les industriels qui comprennent la valeur de l'intuition humaine et de nos capacités à résoudre des problèmes sont ceux qui seront en mesure de prospérer.

« Les gens pensent souvent que les ouvriers de l'industrie manufacturière sont en fait de mauvais remplaçants des robots », a indiqué Susan Helper, économiste de Case Western Reserve University, au New York Times. « Pourtant, en pratique, leurs tâches sont vraiment difficiles et les ouvriers sur les chaînes de production doivent prendre de nombreuses décisions. Et il s'avère que lorsque vous enlevez ces personnes, vous vous retrouvez avec des problèmes difficiles à résoudre. » (2)

Même le PDG de Tesla, Elon Musk, a admis que « l'automatisation excessive » de son entreprise était une erreur, en tweetant que « les humains sont sous-estimés ». (3)

Si les robots sont beaucoup plus constants que les humains et plus précis dans leur travail, ils sont inflexibles et ne disposent pas des capacités d'adaptation et de réflexion qui nous définissent en tant qu'humains. En travaillant avec nous autres humains, les robots peuvent remplir leur mission d'assistance et d'amélioration de nos vies. Universal Robots emploie le terme « cobots » (« collaborative robots », ou « robots collaboratifs ») pour mettre l'accent sur l'importance de l'être humain dans la robotique.

Comme l'a affirmé Esben Østergaard, directeur de la technologie et cofondateur d'Universal Robots, dans un article publié par Enterprise IoT Insights : « L'industrie 5.0 fera de l'usine un endroit où les personnes créatives pourront travailler et créer une expérience plus personnalisée et humaine pour les employés et leurs clients. » (4)

#2 L'industrie 5.0 vise à trouver l'équilibre optimal entre efficacité et productivité.

L'objectif de l'industrie 4.0 est d'interconnecter les machines, les processus et les systèmes pour une optimisation maximale des performances. L'industrie 5.0 va encore plus loin en matière d'efficacité et de productivité. Il s'agit d'affiner les interactions de collaboration entre humains et machines.

KUKA, l'un des principaux fournisseurs mondiaux de solutions d'automatisation intelligentes, constate que divers secteurs d'activité — de l'industrie automobile aux entreprises de construction en bois — bénéficient des principes et des produits engendrés par l'industrie 5.0. Mais ces bénéfices n'ont pas été atteints sans quelques hésitations initiales. Selon Reinhold Müller, le directeur de Müllerblaustein, une entreprise de construction en bois associée à KUKA dans le cadre d'initiatives de l'industrie 5.0, ses employés étaient au départ sceptiques quant à l'utilisation de robots car ces derniers pouvaient potentiellement leur enlever leur emploi. Mais ces craintes se sont estompées dès que les avantages en matière d'efficacité sont devenus évidents.

« Dans les opérations de production, ils se sont rendu compte que les robots les soulageaient d'un travail physiquement exigeant et qu'ils pouvaient se concentrer sur d'autres tâches », a déclaré M. Müller. « Dans notre cas, l'artisanat et la robotique se complètent idéalement. » (5)

Rogers Corporation, un fabricant de matériaux spécialisés utilisés dans les produits de grande consommation et les produits électroniques, est une autre entreprise qui fait l'apologie des avantages de l'industrie 5.0. Cet industriel a constaté une amélioration considérable de son efficacité suite à l'intégration de robots dans ses processus de fabrication. Le site web de l'entreprise présente diverses applications robotiques, dont une qui met en scène un robot effectuant une tâche tandis qu'un système de caméra enregistre des données visuelles. Grâce à ce système, il est possible pour un ouvrier d'effectuer plusieurs tâches en même temps par l'intermédiaire de robots et, si la caméra constate des divergences visuelles, l'ouvrier est averti afin d'apporter les corrections nécessaires.

Selon Marc Beulque, vice-président des opérations internationales de Rogers : « L'industrie 5.0 reconnaît que l'être humain et la machine doivent être interconnectés pour répondre à la complexité future de l'industrie manufacturière et à une hausse de la personnalisation par le biais d'un processus de fabrication robotisé et optimisé. » (6)

#3 Le développement de l'industrie 5.0 est inévitable.

Une fois que vous avez utilisé la technologie pour rendre un processus plus efficace, il est inutile de revenir en arrière. C'est pourquoi nous utilisons des ordinateurs avec des logiciels de traitement de texte au lieu de machines à écrire. De même, l'industrie 5.0 représente le futur de la production industrielle. Compte tenu des gains d'efficacité réalisables, aucun retour en arrière n'est désormais envisageable.

Le Comité économique et social européen (CESE) résume parfaitement la situation : « L'essor de l'automatisation robotique est inévitable. »

En constatant que l'Europe est en retard par rapport aux États-Unis et à la Chine dans le domaine des technologies en pleine progression comme l'intelligence artificielle (IA), le comité consultatif de l'Union européenne a appelé à une accélération des développements dans ce secteur. Selon ce comité, « L'UE devrait accueillir la numérisation à bras ouverts pour le bien des consommateurs, des fabricants et des employés ». (7)

Si l'essor de l'industrie 5.0 ne peut pas être bloqué, il reste des questions et des ramifications essentielles qui doivent être abordées par les fabricants et les législateurs. L'automatisation excessive, par exemple, est une question qui préoccupe les auteurs d'un document de recherche récemment publié dans OMICS — et leurs appréhensions semblent refléter les changements d'attitude d'innovateurs comme Elon Musk, qui a tempéré son intention de tout automatiser.

D'après le rapport, « les systèmes hautement intégrés sont vulnérables aux risques systémiques, tels que les pannes de réseau généralisées. » « De ce niveau extrême de connectivité découlent de nouvelles structures sociales et politiques. Sans aucune forme de contrôle, ces dernières pourraient donner lieu à une gouvernance autoritaire. » (8)

Pour relever ces défis et saisir les nombreuses opportunités qu'apporte invariablement l'industrie 5.0, il faudra une planification et une préparation à la mesure des besoins et des résultats attendus par chaque industriel. La question n'est pas de savoir si un industriel peut tirer profit du fait que son personnel travaille aux côtés de robots, mais comment il peut tirer le meilleur parti des nouvelles technologies pour bénéficier de façon optimale des interactions homme/machine.


Références :

  1. « The First Cobots Sold », le site web d'Universal Robots.
  2. Tweet d'Elon Musk, 13 avril 2018.
  3. « Even In The Robot Age, Manufacturers Need The Human Touch » de Camila Domonoske, NPR, 30 avril 2019.
  4. « Fine watches, craft beer and the psychology of Industry 5.0 » Enterprise IoT Insights, 27 avril 2018.
  5. « Robotics and craftsmanship complement each other » de Sebatian Schuster, KUKA blog, 5 mai 2020.
  6. Manufacturing Day: The Future of Manufacturing, 2 octobre 2018, site web de Rogers Corp.
  7. « Artificial Intelligence and Robotics: Inevitable and Full of Opportunities » EESC, 16 mars 2018.
  8. « Birth of Industry 5.0: Making Sense of Big Data with Artificial Intelligence, the Internet of Things, and Next-Generation Technology Policy » de Ozdmir V. et Hekim N., U.S. National Library of Medicine, National Institutes of Health.

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James Jardine est rédacteur de contenus marketing pour MasterControl Inc., principal fournisseur de solutions logicielles de gestion de la qualité et de la conformité dans le cloud. Depuis 2007, il couvre les sciences de la vie, la technologie et les questions réglementaires pour MasterControl et plusieurs journaux spécialisés. Il est titulaire d'une licence en communication avec spécialisation en journalisme de l'université de l'Utah. Avant de rejoindre MasterControl, James a occupé plusieurs postes de cadre dans le domaine des communications, des opérations et du développement. Fort de plus de dix ans d'expérience dans le secteur associatif, il a été directeur de la communication de l'Utah/Idaho pour l'American Cancer Society et responsable des subventions et des contrats de la banque alimentaire de l'Utah.


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